Une semaine sur l’île de Santorin, au mois de mai, donne une idée assez précise des réalités qui s’offrent au touriste. On relate ici une expérience, celle d’un voyageur amoureux de la Méditerranée, qui découvrait les Cyclades et Santorin, après la Crète et Rhodes.
(Le vieux port de Thira/Fira)
Toutes les références sont mentionnées en fin d’article.
Pour y arriver, on a pris le seul vol direct Paris/Santorin opéré par Transavia (filiale d’Air France/KLM), pas très bon marché, mais des horaires très pratiques pour profiter pleinement du séjour : départ à 6 h 15 le lundi matin, retour à 19h55 le dimanche soir. Mention spéciale pour la ponctualité à l’aller et au retour, l’accueil et la gentillesse du personnel de bord, dans des avions neufs.
Je voulais à tout prix éviter un hôtel ou un hébergement dans les lieux les plus touristiques. Un choix qui s’est avéré d’autant plus judicieux qu’une voiture est indispensable pour profiter des multiples paysages, villages et plages de l’île. Une petite voiture se loue très bon marché (réservation à l’avance très recommandée).
En revanche, l’île est envahie de quad bruyants, polluants. Quand elle n’est pas la proie de dizaines de cars, qui déversent quotidiennement leurs lots de touristes débarqués des ferries ancrés dans la baie de Thira ou des bateaux qui font le tour des Cyclades. Et que se passe-t-il quand deux mastodontes à quatre roues se croisent dans les rues étroites ou les lacets des accès aux ports ? Mon hôtesse me racontait qu’elle s’était trouvée une fois coincée 2 heures et demie aux abords d’Oia… Le réseau routier est incapable d’absorber un développement aussi spectaculaire du tourisme, malgré de nouvelles voies en construction à l’est de l’île. On est très loin du cliché de Santorin, il y a trente ans, avec mules et mobylettes, cars brinquebalants qui faisaient la tournée des plages.

On ne peut évidemment pas déconseiller les villages de Thira/Fira et Oia, qui sont l’image, l’emblème, le cliché de Santorin, et même de la Grèce pour le reste du monde. Mais les visiter soit en début de journée, soit autour de midi. Mais plus on s’approche du coucher du soleil, plus les étroites ruelles ressemblent à un métro bondé, voir L’arrivée à Santorin.
On conseille la belle balade à pied avec vue plongeante sur la Caldera et la baie, à partir du centre de Thira/Fira jusqu’a Firostefani et Imerovigli. Mais les autres sites de l’île ne décevront pas, bien au contraire. Un parfum d’authenticité et de simplicité qu’on respire à Pyrgos, Megalochori, Kamari.
(La plage de Kamari)
Il faut dénoncer le prix scandaleux du petit téléphérique qui relie le centre de Thira/Fira au petit port (cf. photo supra) : 6 € le trajet, 12 € l’aller-retour, sauf si l’on veut tenter la montée ou la descente à pied sur un raidillon ou à dos de mulet (qui n’est pas gratuit non plus).
Pour les amateurs de plages, outre Kamari, ci-dessus, on a bien aimé Koulompos, en contrebas d’Oia, plutôt sauvage, ou au sud de l’île, Black Beach ou Vlychada, la célèbre Red Beach étant inaccessible à cause d’un éboulement récent (voir Entre le ciel et l’eau).
Beaucoup de bons restaurants, dans toutes les gammes de prix et de cuisine, plutôt à l’écart des gros flux touristiques (éviter les coûteuses terrasses d’Oia et Thira)
Ammoudi Fish Tavern : un peu cher, mais poissons frais, et situé au coeur de la petite baie d’Ammoudi, en contrebas d’Oia

Lefkes, dans le hameau de Finikia (une petite route à droite avant d’arriver à Oia). Accueil chaleureux, bien situé pour voir le soleil se coucher, prix raisonnables, cuisine authentique et inventive. Petits vins délicieux – le vin produit sur l’île doit être gouté absolument, même s’il est un peu plus cher.
Rosemary Restaurant sur les hauteurs de Pyrgos. Hautement recommandable après un apéritif pris sur la terrasse du Franco’s Café. Préparations originales, variations autour du poisson. Et comme partout accueil et service adorables.
Dans le ravissant village de Megalochori, un chaleureux établissement porté sur le bio et le naturel, Feggera. Prix modérés pour des portions très copieuses.
Plus cher, mais justifié par le cadre, la qualité des préparations, au bord de la Plage noire, à Perivolos : Sea Side by Notos. Portions à nouveau très copieuses (par comparaison le double de ce qui serait servi en France).
Sur le conseil de l’hôtel, retour à Pyrgos, un soir où les entrées maritimes formaient des écrans de brume irréels, dans un établissement qui serait sûrement étoilé si le Michelin existait en Grèce, le Selene. Prix élevés, du niveau d’un étoilé français, mais cuisine d’un raffinement exceptionnel. A tenter une fois au cours d’un séjour.

Evidemment, il y a quantité de jolies tavernes, beaucoup moins chères, pour peu qu’on les cherche un peu à l’écart, comme sur le vieux port de Fira.
Pour la location de voitures, en consultant un comparateur de prix, on peut trouver très bon marché (moins de 100 € la semaine). Excellentes prestations (accueil, contact, retour) du représentant local d’Alamo.
Santorini / Mai-May 2018
jeanpierrerousseaublog.com