Le voyage est une école d’humilité.
Arriver, regarder, écouter sans a priori, et deux écueils à éviter : l’exotisme béat et la référence à ses propres habitudes.
Mon périple d’une douzaine de jours en Birmanie s’est avéré un pur enchantement, n’était les quelques touristes – français pour la plupart – peu discrets, croisés dans les lieux les plus fréquentés.
On débarque à Rangoon dans la fournaise d’une ville surpeuplée, congestionnée – un samedi de Saint-Valentin de surcroît ! Notre guide, une jeune femme parfaitement francophone, formée par l’Alliance Française de Mandalay, nous dit que le phénomène a explosé depuis 3 ans et la timide libéralisation du régime militaire en place depuis la fin des années 60.


C’est à Mandalay, puis à Bagan et sur le Lac Inle qu’on trouvera les traces les plus profondes de civilisations millénaires, croisées, de ces ethnies qui ne sont pas toutes birmanes et qui peuplent un pays grand comme la France et le Royaume-Uni, avec des frontières avec l’Inde, le Bangladesh, le Bouthan, la Chine, le Laos, la Thailande…(voir http://lemondenimages.me/2015/02/18/visages-de-birmanie/, http://lemondenimages.me/2015/02/25/le-peuple-du-lac/ et bientôt d’autres photos ).
Premier constat en forme de paradoxe : la fermeture du pays après l’indépendance l’a préservé des dérives du tourisme de masse auxquelles ont succombé les voisins d’Inde, de Thailande surtout, du Cambodge maintenant. La Birmanie est riche, productrice/exportatrice de ressources du sous-sol et du sol, une agriculture profuse, pêche, artisanat, exploitation forestière (teck, bambou, etc.). Pas de chômage, même si le revenu moyen n’excède pas 200 dollars.
Partout où l’on est passé, et souvent à l’écart des lieux touristiques, on n’a pas vu de ghettos de pauvreté, même si, au regard de nos critères occidentaux, le mode de vie, l’habitat semblent bien précaires.



(Les jujubes sèchent au soleil)
Si l’on veut mesurer le degré de bonheur ou de malheur d’une population, rien ne vaut le sourire, le regard des enfants…ou des vieillards.

(À 89 ans, elle file le coton et fume le cigare)


Birmanie/Myanmar – Février/February 2015