Les couchers de soleil en bord de mer, en montagne, sur un lac, peuvent être exceptionnels. Sur une immensité désertique ceinte de pentes aux couleurs accordées aux nuages, c’est un spectacle unique.
Ce mardi matin levé avant l’aurore (5 h) pour parcourir la piste qui mène à des paysages que tous les guides présentent comme uniques au monde. Surtout au lever du jour. La réalité est plus impressionnante encore que tout ce qu’on peut en voir, aucune photo, aucun film ne peut restituer l’impression physique d’immensité, d’infini, qui vous étreint sur plusieurs dizaines de kilomètres.
L’entrée du gigantesque parc naturel répond à un cérémonial précis : une « ranger » locale, coiffée d’un bonnet péruvien, recense à la main, d’une écriture régulière et serrée, tous les éléments constitutifs de votre visite : numéro, type du véhicule, occupants, heure d’entrée, tout cela doit être signé et contresigné par les visiteurs… avant qu’ils ne soient dirigés vers un guichet plus loin pour payer leur écot. Autant le dire, on aime cette façon à l’ancienne d’accueillir le touriste. Bon, pour être complet, il faut avouer qu’on se fera gruger au bout de la piste, là où les voitures n’ont plus accès, par un chauffeur de jeep qui se propose, à un prix à la tête du client, de nous conduire et de nous ramener du point extrême du parc. Mais quand on découvre le site, les dunes immenses, les lacs salés pétrifiés, les passereaux multicolores et gourmands peuplant les rares arbres vivants…on oublie tout !
Au petit jour, à l’aller, une belle dizaine de zèbres du désert nous avait barré la route pour disparaître à toute allure, sans qu’on ait eu le temps de les photographier. Au retour, de majestueux oryx, solitaires, ou plus rarement groupés, arpentent fièrement leur immense territoire. Dans le lointain, des autruches, ou des émeus ?
On atteint vite le mitan du jour, la chaleur est écrasante, parfois le vent se lève et soulève le sable en rafales. Un dernier coup d’oeil sur un canyon beaucoup moins spectaculaire que ceux qu’on a vus naguère dans l’Ouest américain. Une halte roborative au lodge local, avant de reprendre la route et de revoir à l’envers, sous le soleil au zénith, en d’infinies variations de rouge, d’ocre, d’or et d’abricot, les mêmes sommets, les mêmes courbes arrondies, et des ciels infinis.
Namibie/Namibia – Sossuvlei, Namib Desert, Naukluft – Décembre/December 2015