On sait, quand on débarque à Tampere en novembre, qu’on a peu de chances d’y trouver chaleur et soleil. À 16 heures il fait nuit noire. Le jour, la grisaille domine. Et pourtant la ville ne manque pas de séduction.
Avec 230 834 habitants2 intra-muros, et plus de 320 000 en comptant les municipalités attenantes, elle est la seconde agglomération de Finlande après celle d’Helsinki. Elle est également la plus grande ville non-littorale des pays nordiques. C’est aussi la ville finlandaise la plus peuplée en dehors de la région du Grand Helsinki et un important centre urbain, économique et culturel pour le centre du pays.
La ville est coincée entre deux lacs, Näsijärvi et Pyhäjärvi. En raison des altitudes différentes des deux lacs, soit 18 mètres, les rapides Tammer qui les relient ont été historiquement une source d’énergie importante et plus récemment pour la production d’électricité.
Tampere est créée en 1775 par Gustave III de Suède sur les rives de la rivière Tammerkoski pour servir de comptoir commercial.
Au xixe siècle, elle concentre près de la moitié des activités industrielles de la Finlande. Cette spécificité lui valut le surnom de « Manchester du nord ». De ce fait, les Finlandais lui donnent le surnom Manse qui est une contraction du nom de la ville anglaise8. Toutefois, ce diminutif n’est pas des plus appréciés par les habitants de Tampere.
Au début du xxe siècle, l’industrie domine la ville., l’espace – encore aujourd’hui – est marqué par l’architecture industrielle. La population ouvrière, est souvent installée dans des quartiers récents entièrement construits pour elle, comme le quartier d’Amuri, qui accueille les ouvriers de la plus grande entreprise industrielle textile de la ville, Finlayson. Dès 1900 les ouvriers de l’industrie représentent 70 % de la population, ce qui est un maximum pour le début du siècle, mais ils représentent encore pratiquement 60 % de la population en 1910 et 61,5 % en 1920.
Les sites de productions les plus nombreux dans la ville sont ceux de l’industrie textile ainsi que ceux d’une importante industrie du cuir, complémentaire de celle du textile par la fabrication notamment de chaussures. Vient tout même en deuxième position, après l’industrie de l’habillement, l’industrie alimentaire représentant 16 % des établissements industriels de la ville en 1905. Cette industrie permet de ravitailler la nombreuse population ouvrière de Tampere. L’industrie textile représente à Tampere 64 % pour seulement 10 établissements de production répertoriés des ouvriers de l’industrie à Tampere en 1905 et encore 58 % en 1916, malgré le développement d’autres secteurs et notamment la métallurgie. Après la crise économique précédant la Première Guerre mondiale, le sort économique de la ville devient directement lié au sort des armes et donc au sort militaire et économique de la métropole russe à laquelle est encore rattaché le Grand-duché de Finlande. Les commandes de guerre russe stimulent l’industrie locale avant que leur arrêt brutal ne stoppe net cette activité économique perturbée par les difficultés de ravitaillement liées à la guerre en Baltique.
Tampere a été le théâtre de la principale bataille de la Guerre civile finlandaise (28 janvier – ) : les forces « blanches » ont pris la ville ainsi que 10 000 prisonniers « rouges » le 6 avril.
Ce palais appartenant à la famille propriétaire des usines textiles Finlayson n’a dû son maintien et sa restauration – récente – qu’à un vote de majorité du conseil municipal local.
D’immenses parcs de loisirs jouxtent les deux lacs qui bordent Tampere.
L’ancienne bibliothèque municipale
Nombre d’anciens bâtiments industriels du centre ville ont été transformés en musées, établissements culturels ou d’enseignement.
La grand place de Tampere
L’hôtel de ville
l’un des trois théâtres de la ville
Quelques églises anciennes rompent la monotonie de la brique industrielle.
La Cathédrale de Tampere est édifiée en 1902 dans le style Art nouveau emblématique du mouvement de Nationalisme romantique en plein essor dans une Finlande qui cherche à s’émanciper de ses puissants voisins, la Suède et la Russie.
La frise du peinte symboliste Hugo Simberg (1873-1917) a longtemps fait scandale, des jeunes garçons nus, dans une église, portant le serpent de la tentation…
quelque détails architecturaux
Quelques maisons traditionnelles en bois subsistent, mais beaucoup ont disparu sous les coups d’une urbanisation massive dans les années 60.
Et puis, comme à Stockholm, on trouve, niché au coeur d’un grand magasin, un petit marché traditionnel tout en bois, où les Finlandais se réchauffent des frimas de la ville.
J’ai eu la chance d’être logé dans un bel hôtel Solo Sokos Hotel Torni, au vingtième étage.
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