C’est à Palma de Majorque qu’un couple curieux mais célèbre à Paris débarque en novembre 1838, après un voyage tourmenté : Frédéric Chopin et George Sand, accompagnés par les deux enfants de l’écrivain, louent d’abord une maison à Palma. Le 15 novembre Chopin écrit à son ami Julien Fontana à Paris :
« Je vais probablement habiter un cloître merveilleux dans le plus beau site du monde : j’aurai la mer, les montagnes, des palmiers, un vieux cimetière, une église de croisés, les ruines d’une mosquée, des oliviers millénaires. Ah! ma vie, je vis davantage… Je suis près de ce qu’il y a de plus beau au monde. Je me sens meilleur. »
Ce « cloître merveilleux » c’est à Valldemosa dans le nord-ouest de l’île que Chopin va le trouver et s’établir, mais le séjour va vite tourner au cauchemar (« un pays diabolique en ce qui concerne les postes, les hommes et le confort »). Le piano que Pleyel doit faire parvenir à Chopin n’est livré que deux mois après le début du séjour, la santé de Chopin se dégrade, le climat de cet hiver 1838-1839 est détestable. George Sand écrira dans Histoire de ma vie : « Supportant la souffrance avec assez de courage, Chopin ne pouvait vaincre l’inquiétude de son imagination. Le cloître était pour lui plein de terreurs et de fantômes, même lorsqu’il se portait bien. »
Le couple quitte précipitamment Valldemosa et Majorque en février 1839.
Un festival Chopin perpétue, chaque été, le souvenir du passage du compositeur dans la chartreuse de Valldemosa.
Valldemosa (Majorque) – Espagne/Spain – Août/August 2010
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